يد واحده ما تصفق

Yedd ouahda ma tsafek
Une main toute seule ne peut pas applaudir

mercredi 16 janvier 2013

Expo "Algérie-Vosges" : Entretien avec A. Laumond



Nous vous parlions en décembre de l'exposition « ITINÉRAIRES CROISÉS Vosges Algérie / Algérie Vosges – 1830 → 1970 ». Les élèves de Terminale L d'Epinal ont eu l'occasion de la visiter et de travailler sur des documents originaux. Un des organisateurs de l'exposition, Alexandre Laumond, nous a guidé et a accepté de répondre aux questions des élèves sur quelques documents présentés.

Voici cet entretien réalisé au lycée et aux archives :


L'exposition est visible jusqu'au 23 février








vendredi 28 décembre 2012

"J'ai quitté mon soleil. J'ai quitté ma mer bleue. Leurs souvenirs se réveillent. Bien après mon adieu "


Nous poursuivons sur l'histgeobox l'exploration des mémoires de la guerre d'Algérie. Après Slimane Azem et Médine, l'étude de la chanson "Adieu mon pays" d'Enrico Macias permet d'aborder la mémoire des Pieds-Noirs.


 

jeudi 27 décembre 2012

Paris en guerre d'Algérie : une exposition à ne pas rater !

"L’exposition ne dure que jusqu’au 10 janvier, il faut donc se dépêcher car ce serait vraiment dommage de ne pas s’y rendre. Dans le frais enclos couvent des Cordeliers se déploie une muséographie très élégante, toute en courbe et transparence, évoquant Paris par les quelques bancs publics qui invitent le visiteur à se poser un instant pour en goûter l’atmosphère. Paris est alors en guerre, en guerre d’Algérie. Et alors c’était comment Paris pendant la guerre d’Algérie ?

L’exposition fait la part belle aux différents acteurs et aux différentes façons dont ils furent affectés par le conflit. Rappelant les conditions de vie des Algériens du département de la Seine, mais aussi des Parisiens durant la guerre, l’exposition donne à voir la pluralité des parcours, des engagements des habitants de la capitale : travailleurs exilés en France, étudiants et intellectuels militants de la cause algérienne, policiers, spectateurs anonymes ou célèbres de la radicalisation du conflit, acteurs individuels ou collectifs du drame. Le foisonnement des documents de toute nature nous permet de saisir la situation dans toute sa polyphonie et sa complexité. La restitution proposée loin d’être linéaire, met en avant les aspérités, les détours, les paradoxes de la situation parisienne."





mardi 11 décembre 2012

"Lorsque ma part algérienne s'exprime dans le micro de la vie"

 Médine dans les rues d'Alger tel qu'il apparaît dans le clip

L'année 2012 a vu fleurir les publications et commémorations d'une guerre aux noms différents selon le regard porté : simples "évènements" ou "guerre sans nom" pour les uns, "guerre de libération nationale" ou "d'indépendance", "révolution", "jihad", "guerre d'indépendance des Algériens" pour les autres  ou simplement "guerre d'Algérie". Nous avons voulu revisiter certains évènements de cette guerre tout en réfléchissant aux différentes mémoires qu'elles a engendrées. Sur l'histgeobox, nous vous proposons de mener cette réflexion en suivant pas à pas le rappeur Médine
 
 

mercredi 5 décembre 2012

« ITINÉRAIRES CROISÉS Vosges Algérie / Algérie Vosges – 1830 → 1970 »



A l'occasion du cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie, les Archives départementales des Vosges organisent une exposition exploitant ses propres archives et des documents ou objets prêtés par des particuliers. Saluons cette initiative qui permet d'explorer les relations entre le département et l'Algérien, depuis l'époque de la conquête par les Français jusqu'aux années 1970.
La première partie de l'expo est consacrée surtout au XIXe siècle, époque de la colonisation de l'Algérie par les Français. Sont ainsi évoqués l'installation de Vosgiens de l'autre côté de la Méditerranée, les liens commerciaux entre des entreprises vosgiennes et l'Algérie. Puis vient le temps de la guerre évoquée par de nombreux documents d'archives sur la surveillance des Algériens vivant dans les Vosges, par des photographies et des tracts. L'immigration algérienne dans le département est replacée dans la longue  durée, depuis les premières arrivées de l'entre-deux-guerres jusqu'aux mobilités des Trente glorieuses. La question des "rapatriés" (Harkis et pieds-noirs) est enfin abordée au travers de la question du logement et de l'insertion, en particulier à Saint-Dié et Epinal-Golbey.

Malgré le caractère quelquefois un peu décousu, cette exposition rend vivant un sujet douloureux et sensible pour beaucoup. Quelques aspects ont été pour moi des découvertes. Ainsi les liens avec le canton de Guelma, encouragés à partir de 1959 par le plan de Constantine et qui aboutissent à un patronage et l'accueil d'enfants dans des centres de vacances à Plainfaing durant deux étés (1960 et 1961) .




Saluons le travail des commissaires de l'exposition (Nicole Roux, Anne Fouray, Alexandre Laumond et Nicolas Schaub.
Voyez le dossier de presse. Un catalogue très intéressant est édité, il reprend les documents et textes de l'exposition ainsi que d'autres qui n'ont pu être présentés (au prix de 15 euros). Le site des Archives. L'exposition est gratuite et se déroule jusqu'au 23 février 2013.


mercredi 26 septembre 2012

Ernest Pignon-Ernest et la Guerre d'Algérie

Dans le cadre du chapitre du programme de Terminale sur "l'historien et les mémoires de la Guerre d'Algérie", une des élèves de Terminale L d'Epinal, Nina Drocourt,  nous a présenté quelques œuvres d'Ernest Pignon-Ernest. Voici un extrait de cette présentation. Un grand merci à Nina.


Eléments biographiques :
Ernest Pignon-Ernest (né en 1942 à Nice) est un plasticien, précurseur de l’art urbain en France qui, à dix-neuf ans, dût partir comme soldat en Algérie faire une guerre qu’il considère comme « l’évènement le plus violent de sa vie» puisqu’il annonce notamment que «cette guerre d’Algérie est à l’origine de sa conscience politique».

Son œuvre au service de la mémoire de la Guerre d'Algérie :

La première œuvre qu’il compose en hommage à cette guerre « destructrice » (1962) est une réappropriation de Guernica de Picasso, où le taureau est habillé d’une tenue militaire camouflée. Ernest Pignon-Ernest a ébauché dans cette représentation ce qui allait singulariser sa démarche artistique : derrière son art, il prend une réelle position qui s’apparente explicitement à un acte militant. Soldat en Algérie quelques mois avant l’indépendance, il « dit » d’un geste son refus de cette guerre et des violences qui l’accompagne en mobilisant ce qui est devenu l’image emblématique de tous les massacres. L’animal peint sur une page de La dépêche d’Alger fait immerger une certaine mémoire meurtrie, où émergent colère et remords, sur le terrain le plus banal, le plus quotidien comme si deux formes d’informations se conjuguaient. Le taureau de combat n’est plus la bête farouche et noble des arènes mais un minotaure aux ordres du gouvernement français et son uniforme l’enrôle, en fait un instrument de répression, une arme sans état d’âme. Il y a dans cette œuvre brutale un fond de souffrance, d’effroi et de fragilité : à la pliure le journal est déchiré, les cornes de l’animal encadrent les avis de décès et les brèves imprimés en arrière fond ne parlent que de règlements de compte. Le peintre témoigne ici d’une tragédie sombre sans accent héroïque, d’une sale guerre à l’agonie, où il s’est trouvé impliqué à son corps défendant. Sa peinture remplit ainsi une double fonction, celle de dénoncer aux yeux de tous et celle d’exorciser pour soi.



Œuvre de Pignon-Ernest sur les marches du métro Charonne, 1971
«Sur les parois de l’oubli », hommage d’Ernest Pignon-Ernest aux morts de Charonne :

Dans le besoin perpétuel d’exorciser une mémoire trop pesante, le plasticien réalise en 1971 un hommage aux morts de la manifestation de Charonne et à propos de son œuvre il déclare : « Le métro Charonne est autant un caveau qu'une pierre tombale. Quand je colle une affiche dans ce lieu, je fais remonter à la surface le souvenir du drame qui s'est passé dix ans auparavant. La bouche de métro provoque une cassure avec le trottoir. Les affiches collées sur les marches, accentuent encore plus cette rupture. Le corps s'en trouve modifié, il est littéralement démantibulé. Cette idée se renforçait par le piétinement des usagers. Ils sont obligés d'emprunter cette entrée et de fouler les affiches collées sur le sol, cette intervention se télescopant sur la guerre d’Algérie ». Dans son combat pour dénoncer les pratiques de la guerre d’Algérie, l’artiste utilise donc la mémoire collective en affichant ses œuvres dans des espaces liés au combat pour la liberté notamment les quais de Seine d’où on a jeté des algériens en octobre 1961 : « C’est là que j’ai compris comment, en inscrivant mes images dans un lieu, je stigmatisais les lieux en quelque sorte. Je prenais le lieu à la fois - c’est le cas au métro Charonne - comme un objet plastique, c’est-à-dire ce trou dans la ville, ce qu’il infligeait aux images, cette espèce de rupture des corps collés sur les marches, cette espèce de violence qui était faite à l’image et en même temps pour ses qualités symboliques, le souvenir des morts du métro Charonne ».

Nina



Le parcours Maurice Audin réalisé à Alger en 2003

 Pour prolonger ce travail, évoquons rapidement une oeuvre plus récente effectuée par Ernest Pignon-Ernest à Alger en 2003. Il s'agit d'un hommage au mathématicien et militant anticolonialiste Maurice Audin, enlevé, torturé et tué par l'armée française en 1957. Des portraits en pied de Maurice Audin ont été réalisés sur les lieux où il a vécu et où il a souffert. Le corps de Maurice Audin n'a jamais été retrouvé. Avec l'aide de sa veuve Josette Audin, Pignon-Ernest a voulu symboliser "les dérives, les monstruosités de la guerre coloniale et le courage, la dignité, les sacrifices de ceux qui se sont élevés contre cette guerre déshonorante pour notre pays." (extrait d'un entretien au quotidien L'Humanité à lire en intégralité ici).

Dans ce travail comme dans les précédents, Ernest Pignon-Ernest se place donc résolument du côté de la mémoire des militants anticolonialistes, en particulier des communistes.


Le site d'Ernest Pignon-Ernest


vendredi 1 juin 2012

Quand la Tunisie observe les constitutions européennes: l'exemple de la Hongrie.

Les élèves après s'être attachés à leur constitution et au changement actuel de la Tunisie, se sont penchés sur la constitution de la Hongrie.
Lire les travaux....

lundi 28 mai 2012

La Tunisie: état des lieux à travers la presse locale et internationale

Les élèves ont eu pour objectif de réaliser une revue de presse sur le sujet" La Tunisie actuelle".Cette revue de presse doit permettre de faire un état des lieux de la Tunisie depuis la Révolution .Il leur a été demandé de consulter la presse locale tunisienne, française et internationale.




Vous trouverez ci joint les travaux des 5 groupes.



Lire les travaux ....



jeudi 24 mai 2012

La France à l'heure des élections présidentielles, regard du Maghreb...

Les élèves ont eu pour objectif de réaliser une revue de presse sur le sujet" la France à l'heure des élections".Cette revue de presse doit permettre de faire un état des lieux de la France jusqu'aux résultats des présidentielles.Il leur a été demandé de consulter la presse locale tunisienne, française et internationale.
Vous trouverez ci joint les travaux des 5 groupes.



jeudi 29 mars 2012

Présentation collective de la 1ére S1 groupe 1

Vous devez être impatients de lire les articles du premier groupe de la première S 1, du moins c'est le but de cet échange... Mais il est primordial que vous sachiez qui va vous écrire. Vous pensiez que nous étions d'honnêtes petits élèves et bien cette présentation vous fera surement changer d'avis. Oh bien sur nous sommes une classe de première scientifique, nous n'avons pas de griffes et pas de cornes, mais nous sommes bien différents du commun des mortels (ça fait peur !).Ma camarade et moi (c'est la galanterie) avons pris la grande responsabilité d'essayer de vous décrire ce groupe bien singulier. En effet, nous nous mettons peut-être en danger en faisant une présentation fidèle à la réalité mais c'est avec courage que nous nous devons pour vous révéler la vérité rien que la vérité. Alors si certains nous qualifient de bavards et de turbulents nous préférons nous décrire tout simplement comme fantaisiste ou encore comme d’originaux rêveurs recherchant la patrie parfaite, mais nous avons vite compris que c'était une utopie. Si le livre de Thomas More la recherchait nous étions tout comme ces hommes en quête d'une renaissance pour la Tunisie.
Pour cela Comme vous le savez déjà nous avons essayée d’écrire une constitution, on rêvait de grande liberté de valeurs, nous devions être les héros qui ferait mieux et dépasserait tous ces soi disant hommes politiques que nous entendons à la radio à la télé dans des débats disons plus qu’animés. Mais comme nous vous l’avions promis la vérité est de mise et notre constitution a été sur certains points une porte ouverte a la dictature pour tout vous dire je crois même me rappeler voir notre professeur les yeux exorbités devant certaines de nos propositions et quant à nos débats et conversations, ils n’avaient rien à envier à ceux de nos chers politiciens. Cette constitution loin d’être parfaite a été tout de même la chance pour nous d’essayer d’accorder le plus de libertés à un pays qui longtemps en a été privée et reflète les différences entre les élèves de notre groupe (c’est ce qui fait notre charme).

lire notre constitution....

mercredi 21 mars 2012

présentation des 1ére S2 groupe 1

Nous vous saluons cher(e) lecteur(trice), ici Anis et Inès de la classe de 1°S2 du lycée PMF pour vous présenter le premier groupe de la classe.

Il est composé d'élèves aux idées opposées, c'est pour cela que nous n'avons pas pu nous mettre d'accord et écrire une "pseudo-constitution".

Lors des débats sur les termes de notre constitution , les prises de position se sont fait sentir. Concernant la laïcité, l'ouverture des marchés tunisiens ou encore les pouvoirs du président le débat fut vain sous les yeux fatigués de notre professeur Mme Gailmain.

Le résultat final fut assez décevant, comme nos notes d'ECJS malgré les débats prometteurs.( absence de constitution finale)
Maintenant, nos chères camarades et nous mêmes allons vous présenter trois sujets d'actualités :

Le premier est la situation politique et sociale de la Tunisie après le Révolution des Jasmins. Dans cette atmosphère revolutionnaire qui entre le gouvernement, la constituante et la rue qui va obtenir gain de cause?

Le second dresse un bilan de la politique et de la société de la France à la veille des élections. En fin de mandat décevant, quels sont les avantages et les inconvénients du gouvernement actuel et quel résultats pouvons-nous prédire aux élections présidentielles de 2012?

Enfin le dernier étudie la nouvelle constitution de la Hongrie, les dérives antidémocratique de celle-ci et pose une réponse possible sur les inquiétudes de l'Union Européenne concernant l'avenir de ce pays.
Le premier travail sera présenté par : Omar, Walid, Aziz, Maya, Malek et Anis.Le second par : Slim, Ines, Sonia, Meriem, Manon et Amel.

Enfin, le troisième par : Nour, Essia, Ramata et Ines.

mardi 13 mars 2012

La guerre d'Algérie, une émission sur France inter

Alger, place du gouvernement...

1ére S1 groupe 1


Si entendre la phrase « nous allons réécrire la constitution tunisienne » semblait annoncer un travail titanesque, j’étais encore loin du compte. Et pour tout vous dire, ce travail aura eu pour premier mérite l’apprentissage de l’humilité, je pense, pour une majorité d’entre nous…quoique.




Faisant partie du groupe d’élèves s’étant attaqué avec beaucoup d’insouciance (je dois l’avouer) à ce travail, jamais il ne parut plus difficile de me mettre d’accord avec d’autres personnes. Etant de nature quelque peu obstinée dirons nous (confession du jour) cet exercice a pu me paraitre plus difficile qu’à certains. Des valeurs ou encore des idées qui me paraissaient si logiques et déjà acquises ne l’étaient apparemment pas pour tout le monde. Mais surtout, faire face à des idées si différentes des miennes et les accepter était primordiale pour notre travail. Comme il a été déjà évoqué dans la présentation de notre groupe, nous sommes une classe que l’on pourrait qualifier de fantaisiste, alors imaginez enfin pour notre groupe la difficulté pour se mettre d’accord et s’écouter, nous qui nous nous n’entendrions même pas sur le choix d’un simple repas. En tout cas, tout ca pour dire que notre groupe a rencontré, il est vrai, des difficultés d’entente mais je pense qu’au final cette constitution était tout de même une belle représentation d’avis si différents. Pourtant notre volonté de mettre en place un gouvernement trop utopique ou encore à vouloir des changements radicaux, qui est je pense une volonté que tous les tunisiens partagent , nous a menés a rédiger certains articles qui sont en effet une porte ouverte à la dictature. Comme le fait d’accorder le commandement des armés à un militaire ( grosse erreur ) mais comme on dit on est ici pour apprendre. Enfin après avoir fait ce travail je pense qu’à l’ avenir je serais surement plus indulgente mais aussi encore plus vigilante au travail « monstre » que nous avons confié à l’assemblée constituante. je pense que le principal but de notre constitution était de retirer une majorité de pouvoirs des mains du président le transformant presque ( je dis bien presque) en une figure ayant pour seule attribution de sourire aux caméras et essayant surtout de répartir ces fonctions en plusieurs assemblées et hommes élus par le peuple. Je pense donc que c’est cette répartition qui a été la plus difficile et a pu fausser notre jugement. Enfin, nous avons essayé dans cette constitution de réparer certaines erreurs inscrites dans la première ère mais aussi d’y inscrire tous les droits, les valeurs et surtout les devoirs qui nous paraissaient nécessaires pour commencer cette nouvelle ère et éviter un avenir funeste, qu’ont connu plusieurs pays avant nous. Enfin pour finir ce bilan qui s’allonge, il me semble important si je dois faire une petite synthèse sur la situation en Tunisie de rappeler les événements qui ont eu lieu il y a quelques jours où le drapeau de notre nation a été arraché et remplacé par le drapeau des extrémistes. Cet événement est non seulement, je le pense, une offense à tous les tunisiens mais aussi un des événements représentatifs (je suis sur qu’il se retrouvera dans un futur livre d’histoire de 1 ère S après une énième reforme de l’éducation nationale) de la situation de la Tunisie. C’est-à-dire un pays dont la révolution est menacée par des partis extrémistes qui, par leur présence, veulent imposer une seconde dictature mais surtout le geste de cette femme essayant de remettre le drapeau tunisien en place est une belle démonstration de la volonté des tunisiens : ne plus croiser les bras devant leur pays détruit. Une leçon pour nous tous et surtout pour tous les pessimistes.








Alors comme me l’a conseillé une femme qui se reconnaitra surement en lisant cette synthèse, il ne faut surtout pas baisser la tête ni les yeux devant ces partis « qui s’affirment messager des vrais dires de dieu », continuer comme elle me l’a conseillé à porter des robes par exemple si on le souhaite (ou encore à se regrouper en un groupe de femmes buvant des bières dans des bars en pleine ville de....... [au Maghreb] devant tous ces extrémistes après notre majorité bien sûr) sur ces quelques conseils je dirai pour terminer que l’écriture de cette constitution a eu surtout pour mérite de nous former, de nous apprendre à ouvrir les yeux et les oreilles sur le vrai sens des paroles ou des écrits de tous nos politiciens à nous jeunesse censée être le futur de cette nation ( il y a encore du travail nos professeurs vous le confirmeront ! ).
1 ere S 1 groupe 1




Notre Constitution....



La classe de 1ére L

Amis du jour, bonjour, amis du soir, bonsoir. Et surtout, bienvenue !Avant de commencer, il convient de nous présenter : nous sommes la Première L du lycée Pierre Mendès France, situé à Tunis, dans un petit coin de la Capitale qui se prénomme Mutuelleville. Nous sommes une petite classe, et je dirais même, une toute petite classe. Douze personnes, oui oui,, douze. Assez peut-être pour monter une équipe de foot (et encore !...) mais je vous entends vous demander comment cela est possible. Et bien, il suffit de nous imaginer comme une famille. D'ailleurs, c'est ce que nous sommes, une famille qui ne cesse de grandir et d'évoluer ensemble. Douze personnalités, douze humains avec leurs défauts, leurs qualités, leurs lubies, leurs chagrins, leurs rires. Mais surtout, surtout, douze petits blocs liés les uns aux autres. Et pourquoi pas partager ?Bref, assez parlé de nous, parlons un peu de ce que nous faisons. Vous n'êtes pas sans savoir (ou alors, vous avez vécu en apnée les 13 derniers mois) que nous avons vécu une révolution il y a maintenant un peu plus d'un an. Une révolution qui porte un nom, la Révolution du Jasmin. Quand des centaines, que dis-je des milliers de personnes sont descendues dans la rue pour clamer et réclamer le départ d'un président faux et retord au possible, pour réclamer leur dignité, la démocratie. Aujourd'hui, force est de dire que les choses ont bien changé. Mais nous ne nous attarderons pas sur ces évènements qui se sont enchainés si vite, qu'il paraît impossible de déceler le vrai du faux. Notre seule certitude étant qu'avec un amour aussi fort de sa nation et aussi enclin à se battre pour la démocratie, c'est le peuple seul qui pourra se dire, plus tard, dans un mois, ou un an, fier de l'avoir conquise. En attendant, les jours passent, et se ressemblent quelque peu. Mais quoi qu'il en soit, l'espoir est là. Et c'est ainsi d'ailleurs, que notre classe a rédigé, sous l'impulsion de notre professeur d'Education Civique Juridique et Sociale, Mme Gailmain, une Constitution. Une Constitution à coeur ouvert, à laquelle chacun a apporté son avis, sa contribution et son aide, mais aussi ses expériences, ses choix. Et la plus grande chose qu'ai pu nous apprendre ce travail, c'est surtout que malgré les désaccords, des personnes soudées arrivent à trouver une solution à chaque problème. Et à tous les problèmes. Il convient aussi de parler du travail que nous avons entamé ces derniers jours avec notre professeur, celui de nous interesser à trois sujets on ne peut plus différents : la situation actuelle en Tunisie, la France à l'heure de ces élections qui se rapprochent à pas de géants, et enfin la situation de la Hongrie en ces temps où l'ultra-conservatisme refait surface. Nous espèrons que vous aurez du plaisir à lire nos productions !Voilà tout pour aujourd'hui. Merci, pour ceux qui ont lu jusqu'au bout, d'avoir partagé avec nous ce que nous voulions expliquer et exprimer.La Première L !


dimanche 11 mars 2012

"L'abus de pouvoir" dans l'Algérie coloniale : entretien avec Didier Guignard

Au moment du 50ème anniversaire de la fin de la Guerre d'Algérie (entre mars et juillet 1962), nous avons voulu mieux comprendre les origines de la situation coloniale. La France a en effet pris progressivement le contrôle de l'Algérie à partir de 1830 mais sa politique a évolué au cours du XIXème siècle. Nous avons demandé à l'historien Didier Guignard de nous parler des changements qui interviennent entre la fin du Second Empire et l'installation de la IIIème République, régime qui relance la colonisation, en Algérie comme ailleurs, sous l'impulsion de Jules Ferry. Didier Guignard a soutenu en 2008 une thèse sur « L’abus de pouvoir en Algérie coloniale, 1880-1914 – Visibilité et singularité ». Les idées essentielles de cette thèse ont été publiées en 2010 dans un ouvrage paru aux Presses universitaires de Paris-Ouest. Il revient sur le système électoral mis en place, sur la question de la citoyenneté, sur la dépossession de la terre et sur l'instrumentalisation de l'antisémitisme.



1. Qu’est-ce qui change dans la situation administrative et politique de l’Algérie entre les années 1860 et les années 1880 ?

La chute du Second Empire et l’avènement de la IIIe République (1870) accélèrent le remplacement de l’administration militaire (« bureaux arabes » de cercle et de province) par une administration civile censée reproduire l’organisation métropolitaine (communes, départements). En réalité, les conseils élus (municipalités dans les « communes de plein exercice », conseils généraux) exercent leurs pouvoirs sur des superficies et des populations nettement plus importantes que dans l’Hexagone et en ne représentant que la minorité citoyenne. De plus, là où la présence européenne est quasiment nulle, d’immenses « communes mixtes » sont créées, gérées directement par des administrateurs civils, genre de sous-préfets aux pouvoirs étendus, nommés directement par le pouvoir central. Or ces diverses institutions locales vivent des subventions métropolitaines et des « impôts arabes ». En effet, pour ne pas décourager l’immigration, de nombreuses exemptions fiscales épargnent les Européens. Autrement dit, les élus français sont encouragés à dépenser l’argent des contribuables algériens ou métropolitains, sans avoir de compte à rendre à leur poignée d’électeurs. Ils sont donc très généreux avec l’argent des autres pour tous les équipements intéressant la minorité européenne (principalement en ville ou dans les villages de colonisation), beaucoup moins sur tout le reste du territoire. L’administration militaire n’était pas forcément plus généreuse ni moins violente mais elle avait le souci d’éviter les révoltes dans une période où la conquête n’était pas encore totalement assurée. Une partie importante des tâches administratives était alors déléguée aux chefs tribaux, généralement mieux acceptés que les élus français.


2. Qui possède la terre en Algérie à cette époque ?

C’est l’autre grand bouleversement des années 1860-1880 et je dirais le principal. Faute d’industrie, la terre est en Algérie la richesse essentielle. Le pays est assez densément peuplé au regard de l’espace utile, en milieu aride ou semi aride. Il faut penser aux parcelles cultivées mais aussi à l’importance des forêts et des autres zones de parcours pour les troupeaux. Or, dès le Second Empire, une vaste entreprise de classement de la terre est commencée selon les conceptions françaises qui distinguent : le domaine de l’Etat, la propriété privée et la propriété collective des « douars » (unité administrative désormais et non plus seulement un groupement de tentes ou de gourbis). C’est une révolution dans la manière d’accéder au sol qui remet en cause beaucoup d’usages établis par la coutume ou le droit musulman. Ce processus est accéléré au début de la IIIe République pour fournir des terres à la colonisation de deux manières : soit en redistribuant aux colons des espaces préalablement annexés par le domaine de l’Etat (sous forme de concessions de quelques dizaines d’hectares) ; soit en libéralisant le marché foncier une fois les Algériens reconnus propriétaires à titre privé (beaucoup d’entre eux étaient alors contraints de vendre pour payer l’impôt ou leurs créanciers). Cela a abouti concrètement à une vaste dépossession légale. Vers 1920, la propriété privée européenne réunissait 2,3 millions d’hectares. Il s’agissait de terres de culture, pour l’essentiel, sur un total de 3,8 millions seulement à cette époque. En ajoutant les autres espaces annexés par le domaine de l’Etat ou celui des communes, il ne restait donc que 45 % de surface utile aux Algériens alors qu’ils représentaient à la même date 84 % de la population et jusqu’à 94 % des ruraux (respectivement 13 et 3 % chez les Européens).
[Ci-contre : Affiche réalisée par la propagande coloniale au moment du centenaire de la conquête en 1930]


3. Pourquoi parlez-vous « d’abus de pouvoir » ?

Je me cantonne aux abus commis par les représentants de l’Etat colonial (élus et fonctionnaires français, auxiliaires algériens) et donne à cette expression une double signification : les actes eux-mêmes (faits de violence sur les personnes ou de corruption) et l’idée qu’on s’en faisait à l’époque (cette idée a évolué dans le temps et selon les groupes de personnes bien évidemment). Or le système administratif mis en place en Algérie au début de la IIIe République (droit foncier, régime de l’indigénat, décentralisation et régime électoral au profit de la seule minorité française) facilitait considérablement les actes abusifs. Le pouvoir local était devenu très lucratif et, du fait de l’étroitesse du corps électoral, il était gangrené par le clientélisme et la fraude électorale (en raison du petit nombre d’électeurs à satisfaire pour obtenir une majorité). Ces pratiques existaient aussi en métropole à la même époque mais sans commune mesure avec la situation dans la colonie. Les violences entourant les élections se banalisèrent au point d’aboutir à la fin du XIXème siècle à des troubles antisémites particulièrement graves dans les principales villes. En effet, les Juifs algériens avaient obtenu la citoyenneté française en 1870 et les candidats au pouvoir les pressaient de voter pour eux. Dans le cas contraire, ils pouvaient faire l’objet d’intimidations, être tabassés ou voir les vitrines de leurs magasins saccagés. Mais le régime de l’indigénat (1881) donnait aussi la possibilité d’infliger des amendes ou de jeter un Algérien musulman en prison pour un oui ou pour un non, en toute légalité. La liste des infractions spéciales à l’indigénat comprenait 41 motifs au départ dont la tenue de propos « offensants » contre la France ou un représentant de l’autorité, le non paiement des impôts, la circulation hors de la commune de résidence sans autorisation, le refus de répondre à une réquisition de main d’œuvre, etc. Le fonctionnaire armé de tels pouvoirs discrétionnaires pouvait ajouter des motifs personnels, assuré qu’il était de l’impunité. [ci-contre : Edouard Drumont, agitateur et publiciste antisémite élu député d'Alger, porté en triomphe par la foule en 1898].


4. Pourquoi ces abus n’ont-ils pas été remis en cause ? Ont-ils été dénoncés en Algérie ou en Métropole ?

Quand, dans les années 1870-1880, la plupart des institutions facilitant les abus furent mises en place, le Parlement et la presse parisienne montraient peu d’intérêt à l’Algérie. La difficile mise en place du régime républicain absorbait toutes les énergies en métropole. Les représentants des Français d’Algérie (6 députés et 3 sénateurs) étaient les seuls à relayer les doléances locales et ils prenaient soin de s’inscrire dans les majorités républicaines pour mieux défendre leurs projets de loi. Dans le même temps, la colonie était soumise au régime des décrets qui permettait de faire passer un grand nombre de textes organisant la domination des colonisés sans que le Parlement eût son mot à dire : ainsi pour le régime de l’indigénat (1881), la sous représentation des Algériens musulmans dans les conseils municipaux (1884) ou les nouvelles charges fiscales qui les frappaient (1886). Le tournant eut lieu en février 1891 à l’occasion d’un grand débat au Sénat. Les critiques fusèrent contre l’administration en Algérie, sans doute inspirées par Jules Ferry qui faisait alors sa rentrée politique, six ans après sa chute comme chef de gouvernement sur la question des crédits militaires au Tonkin. La tonalité était que la colonisation telle qu’elle était pratiquée en Algérie ne permettait pas une « œuvre civilisatrice ». Les orateurs dénoncèrent ainsi les violences des agents de l’Etat, la spoliation foncière, la lourdeur des « impôts arabes », l’importance des dépenses publiques ne profitant qu’à une minorité, etc. L’objectif était de malmener le gouvernement en place pour satisfaire des ambitions politiques. Mais des oppositions beaucoup plus redoutables à droite (conservateurs, nationalistes, antisémites) comme à gauche (socialistes) saisirent la balle au bond pour fragiliser le régime républicain dans les années 1890. Les « scandales algériens » devinrent ainsi un thème à la mode, dans le sillage du scandale du Panama (1892) et avant l’affaire Dreyfus (1898). Le grand déballage occupait désormais la une de la presse nationale, alimenté par les plaintes de victimes ou d’opposants locaux, les enquêtes administratives ou judiciaires diligentées sur place et les sanctions d’élus prononcées dans la foulée (suspensions, révocations, peines judiciaires). La chambre des députés prit rapidement le relais du Sénat pour donner encore plus d’écho à ces affaires d’abus de pouvoir. Les antisémites parisiens furent les plus habiles à exploiter ce filon algérien, entretenant une correspondance avec l’opposition française locale, en vue de remporter les élections municipales, départementales et législatives. C’est dans ce climat que furent déclenchés les troubles antisémites dans les principales villes d’Algérie (1896-1900).
Il s’agissait de forcer l’électorat juif à s’abstenir pour remporter plus facilement les scrutins et la manœuvre réussit pleinement ! C’est pourquoi le gouvernement à Paris organisa la riposte à partir de 1898 en essayant de tarir l’information sur les abus coloniaux. Pour cela, il acheta le silence des politiciens locaux en leur concédant l’autonomie financière. Les Algériens spoliés ou violentés furent dissuadés de porter plainte (comme ils commençaient à le faire dans les années 1890) par l’instauration de nouvelles institutions dissuasives, tels les tribunaux répressifs (1902). La plupart des dossiers intéressant la colonie furent progressivement retirés de l’attention du Parlement et les journalistes furent conviés à un voyage du président de la République en Algérie et en Tunisie (1903) mais seulement pour célébrer « l’œuvre accomplie ». On parla beaucoup moins d’abus coloniaux dans les années 1900 comme s’ils avaient disparu...


[La visite du Président de la République Emile Loubet en Algérie en 1903; source]

5. Finalement, quel est le lien entre les "scandales algériens" et la question de l'antisémitisme ?

Rappelez-vous qu'en lançant "La Libre Parole" en 1892 (6 ans après le succès phénoménal de "La France juive"), Edouard Drumont se fait fort de dénicher chaque jour un scandale pour entretenir l'indignation de ses lecteurs contre la "République corrompue" et "cosmopolite" (dans le sillage du boulangisme). L'affaire de Panama sort dans ses colonnes en 1892, les "scandales algériens" serviront la même cause à partir de 1895. J'ai démontré dans mon livre comment se mettent en place les correspondances de "La Libre Parole" avec divers opposants français en Algérie intéressés par la conquête du pouvoir local et comment le déclenchement des troubles antisémites en Oranie puis dans l'Algérois est planifié depuis Paris en vue de la candidature de Drumont à la députation d'Alger (il est élu triomphalement en 1898 ; les 3 villes principales, 4 députés sur 6 et la majorité des sièges aux conseils généraux en Algérie tombent dans les mains des "antijuifs" entre 1896 et 1898).

Un grand merci à Didier Guignard


Pour prolonger :