vendredi 18 décembre 2009
Et voilà....

Dernières présentations des groupes...

Surtout à toutes ;p
Nous sommes un groupe composé de trois garçons,
KAIS ZIED et MALEK !
Nous allons étudier les regards, des pères/frères, sur leurs filles/soeurs.
Nous sommes ravis de pouvoir collaborer avec la 1ere L2 pour pouvoir mener notre projet à bien , l'étudier avec sérieux, et ainsi pouvoir créer un échange avec une classe étrangère.
"Nous avons choisi cette image puisqu'elle est la couverture d'un livre, parlant de l'évolution de la relation père-fille où 31 femmes maghrébines se sont réunis pour en parler."
Cordialement,
Kais, Zied, Malek."
mercredi 9 décembre 2009

Nous sommes très contentes de participer à ce projet. Nous le trouvons très intéressant.
Nous voudrions bien faire connaissance avec vous. Nous sommes des filles plutôt simples et sympas :
nous aimons le contact avec les gens, découvrir d'autres horizons...
Nous aimons la musique,le cinéma,le chocolat et les chats.
vendredi 4 décembre 2009
La Guerre d'Algérie en BD (3) Entretien avec J. Howell

- L’humour est-elle présente dans les BD sur la guerre d’Algérie ?
- Qu’est-ce que la BD apporte de plus que le roman ou le cinéma ?
- Quels styles de dessin sont les plus utilisés dans les BD sur la guerre d’Algérie ?
- Est-ce que, pendant la guerre elle-même, les « événements » étaient abordés dans la BD ?
- Comment la BD parvient-elle à retranscrire la violence de la guerre et des sentiments ?
- A quelle époque remarque-t-on le plus d’apparitions de la guerre d’Algérie dans la BD ?
- Comment est représentée la guerre d’Algérie dans la BD suivant le pays dont vient l’auteur ?
- Pourquoi avoir choisi ce thème ?
mercredi 2 décembre 2009
Quelques premiers messages
Bonjour a vous 1ère L2 nous nous présentons nous sommes quatre filles de la classe 1ère S4 de
Tunis au lycée Pierre Mendès France et nous correspondrons avec vous durant toute l’année.
Nous nous appelons Imen Héla Selima et Sophia nous avons entre 15 et 16 ans et notre projet
traite de la femme de la méditerranée et surtout sur la femme tunisienne. Nous sommes très
contentes de travailler avec vous
Eh ouè, nous sommes enfin la! Salam alikoum comme on dit chez nous! =)
Nous sommes 4 lycéens de 16 ans, ABBES, LEYTH, SELIM et CHRISTIAN. Nous sommes ravis de
participer à ce programme d'échange culturel, et nous espérons que nous pourrons bien vous
connaitre et pourquoi ne pas devenir amis. Nous sommes désolés du retard que nous avons
pris, mais comme vous l'a dit notre professeur, nous étions occupés par un autre projet...
Sur ceux, a bientôt!! =D
Salut à toutes et à tous, moi c'est Pierre, je suis assez
content de pouvoir travailler avec des personnes d'outre-mer pour
partager nos points de vue.
Je vais travailler avec Khansae, Malek et Youssef.
dimanche 22 novembre 2009
Les sujets des élèves d'Epinal
- Le Maghreb dans la peinture française du XIXème siècle (Cloé et Adrian)
- La musique arabo-andalouse (Romane et Claire)
- L'équipe de foot du FLN (Elodie et Sophia)
- Le rôle des troupes coloniales à travers le film Indigènes (Coline, Kévin et Fabien)
- Le Maghreb dans la peinture de l'école d'Alger (Monia et Ophélie)
- Le Maghreb pendant la Seconde Guerre mondiale (Maryse et Mathilde)
- La Guerre d'Algérie au cinéma : Mon Colonel (Charlotte et Justine)
- Témoignage d'un appelé (Malvina et Justine)
- L'immigration algérienne en France (Mélanie, Sibel et Charlène)
- Saïd Ferdi, un enfant dans la guerre (Kassandra et Grâce)
- Témoignages de soldats (Amandine et Marie)
vendredi 6 novembre 2009
Bonjour de Tunis
Bonjour à vous et merci pour ces présentations....Je suis désolée d'avoir tardé à prendre contact avec vous mais c'est parti....
Je viens de proposer le projet à la classe de 1ére S4 au Lycée Pierre Mendès France, ce soir même. Nous avons tardé car ils ont participé au concours " Un murs ...des murs" et à la rédaction d'une nouvelle qui aurait du nous permettre de partir à Berlin pour les fêtes de la chute du Mur. Malgré la qualité des nouvelles, nous n'avons pas gagné....
Cette année notre collaboration se fera sur un thème particulier décliné par différents groupes:
" la femme de la Méditerrannée" avec un travail tout particulier sur la femme tunisienne.
samedi 10 octobre 2009
La 1ère L2 d'Epinal se présente
jeudi 24 septembre 2009
YIHAA !!

salut salut =)
Nous, c'est Romane et Claire (ou romaclaire...). Contentes de participer a ce projet France-Maghreb, surtout après avoir passé une demi-heure à créer un compte... Esperons que nous serons davantage efficaces pour la rédaction des articles (uhm...). En tout cas, l'idée nous plaît, donc on va essayer!
Sinon, nous sommes en 1ère L2, et nous pratiquons toutes les deux la musique depuis le CE1. C'est d'ailleurs surement ce sujet que nous allons choisir: la musique Arabo-Andalouse!
Maryse & Mathilde

Image
Présentation
Salut ! Aslem ! ( on est pas sur de l'orthographe).
Kevin, Fabien et Coline: 1ere L

Kassandra & Grâce

Cette photographie représente un oasis du Maghreb que nous avons trouvé sur le logiciel de recherches Google, voici le lien. Nous l'avons choisie car nous l'avons trouvé très jolie.
Le Maghreb

Nous pensons que ce projet Maghreb-France peut-être "sympa". Nous ne savons pas encore sur quel sujet nous allons travailler, on va prendre le temps d'y réflechir.
Présentation

Photo : vue d'Alger
http://orgue.algerie.free.fr/Monuments/Alger/alger/ALGER%2009.JPG

ChaA & Jùw

16 ans ; 15 ans.
Lycéennes a Claude Gellée en première L2
Enregistrement des élèves d'Epinal

Vous allez aujourd'hui vous enregistrer comme membre du blog. Suivez les étapes indiquées sur ce document à ouvrir dans une nouvelle fenêtre.
samedi 5 septembre 2009
C'est reparti pour un tour !
mardi 16 juin 2009
liste des thèmes du club Histoire
Les activités du club Histoire au Lycée à Tunis
Pour finir voici les travaux des élèves du club Histoire animé par Thierry Coutant et Frederic Cottrel, professeurs d'Histoire et Géographie du Lycée PMF de Tunis.
Je remercie les élèves du lycée de Tunis et ceux de Remiremont pour leur travaux de recherches, qui nous permettent à tous de mieux comprendre les liens qui se tissent et qui se tisseront encore entre la France- le Maghreb et le reste de l'Afrique.
Merci à tous et peut-être à l'année prochaine...
S.Gailmain
Rapport du club depuis le début de l’année :
Nos différentes activités :
1- Institut de Recherche du Maghreb Contemporain (IRMC)
2- Entretien avec un historien : Habib Kazdaghli
3- Visite au service des Anciens Combattants de l’ambassade de France
4- Visite du Cimetière de Gammarth
Institut de Recherche du Maghreb Contemporain :
Nous avons visité l’IRMC, qui se situe à coté du lycée. Nous avons recensé les documents sur la Seconde guerre mondiale en Tunisie afin de poursuivre nos recherches par thèmes. Nous y avons trouvé l’essentiel de nos documents, notamment sur les communautés étrangères en Tunisie et sur l’opération « Torch » (1942).
Nous avons eu l’occasion par cette visite d’apprendre à faire une recherche en consultant en priorité les sommaires des ouvrages demandés.
Voici le lien du site :
http://www.irmcmaghreb.org/
Entretien avec Habib Kazdaghli :
M.Kazdaghli est professeur d’Histoire contemporaine à l’Université de Tunis à la Mannouba. Il nous a parlé des minorités en Tunisie : Italiens, Maltais, Russes…
L’arrivée des Italiens en Tunisie date surtout du 19eme siècle. Au début de la Seconde Guerre Mondiale, leur présence a causé des problèmes pour les Français car les Italiens étaient les plus puissants alliés des Allemands ce qui les a poussés à partir très tôt.
Visite au service des Anciens Combattants de l’ambassade de France :
Nous nous sommes déplacés au service des Anciens Combattants de la Seconde Guerre Mondiale afin de recueillir des témoignages de ce qu’ils ont enduré lors des combats. Nous leur avons soumis un questionnaire que nous avions préparé et récolté leurs réponses que nous avons reportées sur une feuille dont nous nous sommes servis pour enrichir nos informations.
Il est clair qu’ils avaient des raisons de haïr les Allemands et de s’engager mais certains ont été obligés en accomplissant le Service National.
Visite du Cimetière de Gammarth :
Nous avons visité le cimetière de Gammarth en compagnie de M. ARROUY, directeur du service des Anciens Combattants et Victimes de guerre en Tunisie.
Il nous a présenté les tombes de certains soldats morts durant la « Campagne de Tunisie »..
Nous remercions M.ARROUY de cette visite qui nous a émus car il nous a permis de voir que cette bataille et l’engagement de ces hommes ne sont pas tombés dans l’oubli.
Rapporteurs : Nour KARRAY, Menel HAMZA, Azza JABNOUN, Mehdi BEN SLIMANE, Walid GROUZE.
mardi 9 juin 2009
Les messages des élèves de Tunis et Remiremont
- Les relations entre la Tunisie et le reste de l'Afrique
- L'influence tunisienne et africaine dans l'art du XIXème siècle en Europe
- l'influence européenne en Tunisie et en Afrique depuis le XIXème siècle
- Les combattants d'Afrique dans les deux guerres mondiales
- Le rôle des combattants dans la Seconde Guerre mondiale
- Tunis et les tunisiens sous le protectorat Français
- Le cinéma tunisien
- Tunis, ville ottomane, ville coloniale
- L'Algerie en BD par Celine, Omery & Hanan
- L'immigration maghrébine dans le sport français
- Les Pieds Noirs pendant la guerre d'Algérie (1954-1962)
- La Guerre d'Algérie à travers les médias
- Le porteur de cartable d'Akli Tadjer
- Larbi Ben Barek
- Ce que le jour doit à la nuit
- Lyautey et le Maroc
- Abd-el-kader
- La Guerre du Rif
- Abdelkrim
- L'immigration marocaine en France (non mis en ligne)
- Le 11 du FLN (travail non rendu)
vendredi 29 mai 2009
L'Algerie en BD par Celine, Omery & Hanan

TOME 4 :
- Résumé :
- Plus loin :
TOME 5 :
- Résumé :
Nous nous retrouvons en 1954 avec une fille nommée Marianne, qui est la fille de Paul. Jeune fille charmante et prometteuse, elle étudie aux beaux arts. Pour financer sa vie, elle est le modèle du peintre Marnier. Un jour au marché aux puces, Sauveur un ami à elle lui offre des carnets de voyage. La jeune femme découvre que ce sont ceux de Joseph constant, le peintre dont l’un des tableaux orne le mur de ses grands parents et qui a donner envie à ces derniers de venir s’installer en Algérie. Elle décide alors de retracer l’histoire de ces carnets de voyage.
- Plus loin :
samedi 23 mai 2009
L'immigration maghrébine dans le sport français
L'Immigration maghrébine dans le sport français, du début du 20 ème siècle à nos jours...
mercredi 20 mai 2009
Les Pieds Noirs pendant la guerre d'Algérie (1954-1962)
lundi 18 mai 2009
Une matinée avec les auteurs de Tahya El-Djazaïr
Après nous avoir montré les coulisses de la création de leur BD, les auteurs ont guidé les élèves dans un travail de réflexion et de création. L'objectif : concevoir un scénario et une planche de BD à partir des sujets traités par les groupes pour ce blog. Tout le monde s'est pris au jeu avec beaucoup de sérieux et deux groupes ont présenté leurs idées aux autres. C'est ce que vous pouvez voir dans les deux vidéos. Dans la première, Violaine et Théo proposent une histoire tirée d'une scène du roman de Yasmina Khadra, dans la deuxième, le dessinateur A. Dan imagine sa mise en image.
Une mise en BD du roman de Khadra par Théo et VIolaine
envoyé par augris
A. Dan propose une mise en page
envoyé par augris
Retrouvez les blogs des deux intervenants :
le dessinateur A. Dan et le scénariste Laurent Galandon
Sur Samarra, je vous propose de visionner un entretien avec les deux auteurs où ils nous parlent de la BD.
Voici l'article paru samedi dans Vosges Matin :

dimanche 17 mai 2009
La Guerre d'Algérie à travers les médias
mercredi 13 mai 2009
Rencontre avec A. Dan et Laurent Galandon

"Alger, 1954. Arrivé de métropole, Paul vient d'être nommé instituteur dans un quartier populaire. Il y retrouve Pierre, un camarade de résistance toujours engagé dans l'armée française. Doucement l'instituteur lie une relation amoureuse avec une jeune femme algérienne. Paul va connaître les "événements" tiraillé entre les souffrances du peuple algérien et sa fidélité envers un ami que la violence a rendu tortionnaire"
- 8h Présentation de la BD et des méthodes de travail
- 9h30 Ateliers par groupes autour de la conception d'un synopsis
- 11h Restitutions
Un grand merci à la Maison des Lycéens du lycée Malraux et à Véronique Faure qui nous a permis d'organiser cette rencontre.
mardi 12 mai 2009
Le porteur de cartable d'Akli Tadjer
Le porteur de cartable, d’Akli Tadjer
mardi 5 mai 2009
Larbi Ben Barek
Larbi BEN BAREK, ou l’intégration d’un champion maghrébin en France
Né à la fin des années 1910, Larbi BEN BAREK, dit "La perle noire", était un footballeur Marocain de l'équipe de France. Il fut et reste à l'heure actuelle l'un des meilleurs footballeurs de tous le temps. Pelé dira même : " Si je suis le roi du football, alors Ben Barek en est le Dieu.". Dans un premier temps nous allons aborder la carrière de ce joueur, puis dans un second temps nous étudierons son intégration au sein de l'équipe de France, et des clubs français.
dimanche 3 mai 2009
Ce que le jour doit à la nuit

Dans son œuvre, Yasmina Khadra nous fait découvrir un personnage principal qui, tout au long de sa vie, reflète les relations franco-algérienne des années trente à nos jours. Il est tiraillé à la fois par ses origines algériennes et par son éducation occidentale à l’image d’une Algérie déchirée entre deux cultures. Chaque point de vue est détaillé par l’auteur et souligne ce que l’histoire d’un pays doit à celle de l’autre, Ce que le jour doit à la nuit.
Younès, le protagoniste de ce roman, est né dans une modeste famille algérienne. Durant sa tendre enfance, il est imprégné des traditions et du mode de vie maghrébins. Jusqu’à la ruine de son père qui se voit contraint de la confier à son oncle de Oran, un pharmacien marié à une occidentale. Il bascule alors dans un autre univers ; Younès devient Jonas. C’est à ce moment là que commence son conflit intérieur qui se prolongera jusqu’à la fin de sa vie.
Le début d’une recherche d’identité :
- Bon, concéda Germaine, Jonas et moi allons prendre un bon bain.
- Je m’appelle Younès, lui rappelai-je.
Elle me gratifia d’un sourire attendri, glissa la paume de sa main sur ma joue et me souffla à l’oreille :
- Plus maintenant, mon chéri…
Trop arabe pour les colons, trop occidental pour les maghrébins, il éprouve des difficultés à s’intégrer et en souffre. À peine un semblant d’équilibre retrouvé, il est ébranlé par le conflit qui fait rage et par un amour impossible avec Emilie.
En effet, la demande d’indépendance algérienne divise les opinions. Younès est déchiré entre les deux principaux points de vue mais, ses origines prenant le dessus, il finit par jouer le rôle de médiateur en faveur des maghrébins. Son dialogue avec Jaime Jiménez Sosa, l’archétype du colon résume parfaitement la situation.
Point de vue de Jaime Jiménez Sosa, point de vue colonialiste :
Lorsque mon arrière grand père a jeté son dévolu sur ce trou de cul, il était certain de mourir avant d’en tirer le moindre profit… J’ai des photos à la maison. Il n’y avait pas un cahute à des lieux à la ronde, pas un arbre, pas une carcasse de bête que l’érosion aurait blanchie. Mon arrière grand père n’a pas pour autant poursuivi son chemin. Il a retroussé ses manches, fabriqué des ses dix doigts les outils dont il avait besoin et s’est mis à sarcler, à défricher, à débourrer la terre à ne plus pourvoir se servir de ses mains pour couper une tranche de pain… C’était la galère le jour et le bagne le soir, et l’enfer toutes les saisons. Et les miens n’ont pas baissé les bras ; pas une fois, pas un instant. Certains crevaient d’efforts surhumains, d’autres succombaient aux maladies, et pas un n’a douté une seconde de ce qu’il était en train d’accomplir. Et grâce à ma famille, Jonas, grâce à ses sacrifices et à sa foi, le territoire sauvage s'est laissé apprivoiser. De génération en génération, il s'est transformé en champs et en vergers. Tous les arbres que tu vois autour de nous racontent un chapitre de l'histoire de mes parents. Chaque orange que tu presses te livre un peu des leur sueur, chaque nectar retient encore la saveur de leur enthousiasme. D'un geste théâtral, il me montra sa ferme :
— Cette grande bâtisse qui me sert de forteresse, cette vaste maison toute blanche où je suis ; venu au monde et où, enfant, j'ai couru comme un fou, eh bien, c'est mon père qui l'a élevée de ses propres mains telle une stèle à la a gloire des siens... Ce pays nous doit tout... Nous avons tracé des routes, posé les rails de chemin de fer jusqu'aux portes du Sahara, jeté des ponts par-dessus les cours d'eau, construit des villes plus belles les unes que les autres, et des villages de rêve au détour des maquis... nous avons fait d'une désolation millénaire un pays magnifique, prospère et ambitieux, et d'un misérable caillou un fabuleux jardin d'Éden... Et vous voulez nous faire croire que nous nous sommes tués à la tâche pour des prunes ?
Son cri était tel que je reçus les éclaboussures de sa salive sur la figure.
Ses yeux s'assombrirent quand il a agita sentencieusement le doigt sous mon nez :
— Je ne suis pas d'accord, Jonas… Nous n'avons pas usé nos bras et nos cœurs pour des volutes de fumée... Cette terre reconnaît les siens, et c'est nous, qui l'avons servie comme on sert rarement sa propre mère. Elle est généreuse parce qu'elle sait que nous l'aimons. Le raisin qu'elle nous offre, elle le boit avec nous. Tends-lui l'oreille, et tu l'entendras te dire que nous valons chaque empan de nos champs, chaque fruit dans nos arbres. Nous avons trouvé une contrée morte et nous lui avons insufflé une âme. C'est notre sang et notre sueur qui irriguent ses rivières. Personne, monsieur Jonas, je dis bien personne, ni sur cette planète ni ailleurs, ne pourrait nous dénier le droit de continuer de la servir jusqu'à la fin des temps... Surtout pas ces pouilleux de fainéants qui croient, en assassinant de pauvres bougres, nous couper l'herbe sous le pied.
Le verre vibrait dans son poing. Tout son visage était retourné, et son regard tentait de me traverser de part et d'autre.
— Ces terres ne sont pas les leurs. Si elles le pouvaient, elles les maudiraient comme je les maudis chaque fois que je vois des flammes criminelles réduire en cendres une ferme au loin. S'ils pensent nous impressionner de cette façon, ils perdent leur temps et le nôtre. Nous ne céderons pas. L'Algérie est notre invention. Elle est ce que nous avons réussi le mieux, et nous ne laisserons aucune main impure souiller nos graines et nos récoltes.
Point de vue de Younès, point de vue des maghrébins :
Jaillissant d'une oubliette de mon subconscient, alors que je croyais l'avoir définitivement enterrée, l'image d'Abdelkader écarlate de honte sur l'estrade de la classe de mon école primaire fulmina dans mon esprit. Je le revis nettement grimaçant de douleur tandis que les doigts de l'instituteur lui tordaient l'oreille. La voix stridente de Maurice explosa dans ma tête : « Parce que les Arabes sont des paresseux, monsieur !» Son onde de choc se répercuta à travers mon corps comme une détonation souterraine à travers les douves d'une forteresse. La même colère, qui m'avait happé ce jour-là à l'école, m'inonda. De la même façon. Telle une lave giclant du plus profond de mes tripes. D'un coup, je perdis de vue l'objet de ma visite, les risques qu'encourait Jelloul, les angoisses de sa mère, et me mis à ne voir que M. Sosa debout au faîte de son arrogance, que l'éclat malsain de sa morgue hypertrophiée qui donnait à la couleur du jour quelque chose de purulent.
Sans m'en rendre compte, et incapable de me contenir, je me dressai devant lui et, d'une voix débarrassée de caillots, tranchante et nette comme la lame d'un cime¬terre, je lui dis :
— Il y a très longtemps, monsieur Sosa, bien avant vous et votre arrière arrière grand père, un homme se tenait à l'endroit où vous êtes. Lorsqu'il levait les yeux sur cette plaine, il ne pouvait s'empêcher de s'identifier à elle. Il n'y avait pas de routes ni de rails, et les lentisques et les ronces ne le dérangeaient pas. Chaque rivière, morte ou vivante, chaque bout d'ombre, chaque caillou lui renvoyaient l'image de son humilité. Cet homme était confiant. Parce qu'il était libre. Il n'avait, sur lui, qu'une flûte pour rassurer ses chèvres et un gourdin pour dissuader les chacals. Quand il s'allongeait au pied de l'arbre que voici, il lui suffisait de fermer les yeux pour s'entendre vivre. Le bout de galette et la tranche d'oignon qu'il dégustait valaient mille festins. Il avait la chance de trouver l'aisance jusque dans la frugalité. Il vivait au rythme des saisons, convaincu que c'est dans la simplicité des choses que résidait l'essence des quiétudes. C'est parce qu'il ne voulait de mal à personne qu'il se croyait à l'abri des agressions jusqu'au jour où, à l'horizon qu'il meublait de ses songes, il vit arriver le tourment. On lui confisqua sa flûte et son gourdin, ses terres et ses troupeaux, et tout ce qui lui mettait du baume à l'âme. Et aujourd'hui, on veut lui faire croire qu'il était dans les parages par hasard, et l'on s'étonne et s'insurge lorsqu'il réclame un soupçon d'égards... Je ne suis pas d'accord avec vous, monsieur. Cette terre ne vous appartient pas. Elle est le bien de ce berger d'autrefois dont le fantôme se tient juste à côté de vous et que vous refusez de voir. Puisque vous ne savez pas partager, prenez vos vergers et vos ponts, vos asphaltes et vos rails, vos villes et vos jardins, et restituez le reste à qui de droit. […] Vous devriez jeter un œil sur les hameaux alentour, monsieur Sosa. Le malheur y sévit depuis que vous avez réduit des hommes libres au rang de bêtes de somme.
L’affrontement physique est très violent et touche directement les proches de Younès. De son oncle, détruit moralement après son arrestation par la police à la mort de deux amis, José Sosa et Simon Benyamin. Des blessures profondes se créent alors et le groupe d’amis de jadis est dissout. Younès prend aussi part au conflit en soignant le chef du mouvement indépendantiste mais est emprisonné. Paradoxalement, il doit son salut à la confiance que lui accorde Pépé Rucillio, un colon fortuné. Après l’indépendance, la tendance s’inverse : Younès fait libérer un de ses amis d’enfance, Jean-Christophe, le plus féroce militant de l’OAS (Organisation de l'Armée Secrète : « L’Algérie est française et le restera »).
Les colons sont chassés d’Algérie et partent par bateaux entiers rejoindre les côtes française. Aujourd’hui, ils ne parlent plus de nostalgie mais de « nostalgérie ».
La nostalgérie d’après André Sosa :
L’Algérie me colle à la peau, avoue-t-il. Des fois, elle me ronge comme une tunique de Nessus, des fois, elle m’embaume comme un parfum délicat. J’essaie de la semer et n’y arrive pas. Comment oublier ?
De passage en France pour les obsèques de son amour de jeunesse Jonas retrouve quelques personnes plus ou moins proches qui ont laissé un bout de leur histoire là-bas. Les blessures d’autrefois sont encore vives mais un pardon réciproque s’opère. Même avec Krimo, un homme qui le tortura durant son passage en prison, les souvenirs restent mais la paix semble établie. Younès retrouve enfin la sérénité avec les dernières pensées d’Emilie :
Pardonne-moi comme je t’ai pardonné.
Cet amour impossible est la métaphore des relations franco-algériennes et cette réconciliation traduit la reconnaissance mutuelle entre les deux peuples. L’auteur rappelle que, malgré les atrocités commises par les deux camps, la coexistence et le respect sont encore possible, c’est Ce que le jour doit à la nuit.