يد واحده ما تصفق

Yedd ouahda ma tsafek
Une main toute seule ne peut pas applaudir

mardi 31 janvier 2012

Le 8 mai 1945 en Algérie



Le 8 mai 1945 en Algérie et les événements qui en découlent.


Le 8 mai 1945, l’Allemagne capitule, l’armistice est donc déclaré. Toutes les populations fêtent cet événement en allant dans les rues. En particulier à Paris où les Champs Elysées sont envahis de monde. Les colonies, qui participaient à l’effort de guerre pour leur métropole, célèbrent avec joie cette nouvelle. Cependant en Algérie, une partie des musulmans réclame à cette occasion l’indépendance. En effet, les Algériens estiment qu’après avoir aidé la France dans cette guerre en leur fournissant des matières premières et des hommes, s’être battu à ses côtés mais aussi avoir contribué à libérer la France de l’Allemagne, ces musulmans pensent mériter davantage de reconnaissance. Ils souhaitent avoir leurs propres droits sociaux, juridiques et politiques. Les Algériens sortent donc dans les rues des principales villes avec un nouveau drapeau qui deviendra le drapeau national de l’Algérie.

A Sétif et Guelma les manifestations tournent à l’émeute. A Sétif, un porte-drapeau algérien est tué par un policier. Le début de la révolte commence. De nombreux européens sont tués (102 morts environ) et encore plus d’Algériens, même si la France estime le nombre de morts de seulement 1500 par l’intermédiaire de Andrian Tixier. En revanche les services américains annonce 17 000 morts Algériens lors de ces manifestations.
La répression de la France ne tarde pas dans ces villes car les autorités françaises ont peur que ces révoltes enflamment toute l’Algérie. Celle-ci est le pivot de l’empire colonial français, ces répressions pourraient donner des idées aux autres colonies de la France.
Au lendemain de ces manifestations sanglantes le calme est revenu dans les villes, et l’insurrection est contenue dans celles-ci. En revanche dans les campagnes, les habitants ont eu vent des événements de Sétif et de Guelma, et se mettent à tout détruire : ils cassent et brûlent tout ce qui a un rapport avec l’empire colonial ; de plus ils tuent des français. C’est la raison pour laquelle ceux-ci prennent des armes pour se défendre et se protéger des Algériens.
Suite à ces événements la révolte française commence. Plus de 40 000 hommes sont mobilisés, ils bombardent des villages entiers. Un comité de salut public, illégal, est mis en place pour anéantir le complot arabe. Ce rassemblement réunis des français de toutes les couches et les tendances sociales et politiques.

En métropole dès le 9 mai la presse se fait échos de perturbations en Algérie, en ne parlant que des morts français, mais en aucun cas le drame de Sétif n’occupe la première page des journaux. En France au contraire on continue à célébrer la victoire sur les nazis.
Le 10 mai a lieu les funérailles des français tués lors des révoltes. A cette occasion De Gaulle prononce un discours où il exprime sa volonté de réprimer tout mouvement des arabes contre les français. Les grands colons réclament des armes et une répression impitoyable, ils exigent aussi la tête de Fehrat Abbas, qui est une autre figure du nationalisme algérien. A Sétif, l’armée a pris le contrôle de la ville. Sous la peur les habitants s’enferment chez eux, qu’ils soient français ou algériens. Un couvre feu est même mis en place. C’est un climat de terreur qui règne renforcer par la diffusion de certaines photos et surtout de celle du secrétaire du parti communiste ayant les mains broyées. Les armées, composées principalement de tireurs sénégalais et marocains, tiraient sur tout ce qui bougeaient, c’est a ce moment que, profitant de la situation, des pilleurs récupéraient les objets laisser dans les maisons vides. La légion étrangère a « nettoyé » l’Algérie sans procès ni aucune pitié. En métropole tous ces événements sont censurés même si certaines rumeurs sur la répression y arrivent malgré tout.
Le 20 mai, alors que l'armée débarque dans les villages de Sétif et regroupe quinze milles villageois sur la plage, les avions bombarde le rivage de la plage. Les tireurs algériens, ignorant ce qu’il s’est passé durant leur absence en Algérie, reviennent couvert de gloire. Après avoir été acclamés dans les rues d’Alger, les militaires algériens restent bloqués près d’une semaine dans la capitale sous les ordres de leurs supérieurs. Ceux-ci ne rentreront chez eux que le 24 mai. A Paris, l’écho de la répression se poursuit grâce notamment à la presse. En même temps, le ministère de l’intérieur français souhaite censurer le nombre de morts qui est déjà minimisé par rapport à la réalité. Adrian Tixier annonce, lui, 102 morts européens dans « Les événements du Constantinois », et 1500 morts algériens, cependant, les services américains annoncent, eux, 17000 morts algériens. Les anglais et les américains, pourtant au courant de ce drame, n’interviendront pas.
Pendant et après les années 1945, aucun pays , que se soit le Royaume Uni , Les Etats-Unis ou les Soviétiques , ne réagit , ni ne pose de questions à la France à propos des affaires algériennes. Ces pays veulent retrouver le statu quo d’avant guerre. Les premiers enjeux de la Guerre froide apparaissent déjà à ce moment, en effet la France est allié aux USA qui ne condamne pas les actes des français. La France quant à elle, a d’autres priorités que les insurrections dans les colonies. Elle doit rétablir avant tout l’autorité dans les territoires qui sont les siens.
En Algérie la « machine judicaire » est en marche : Les prisonniers de Sétif et de Gualma sont « jugés » en Novembre 1945. Leurs sentences seront atroces :

- peine de mort
-10 à 15 ans de prison
- tortures
En Janvier 1945 le général De Gaulle démissionne de son poste. Ce même mois Hadji et Madhim sont libertés. Les Algériens enfermés en prison, ne bénéficieront que partiellement de l’armistice. En Algérie tout semble être rentrés dans l’ordre. Le Général Duval à dit : « je vous ai donné la paix pour 10 ans, si la France ne fait rien cela recommencera en pire et de façon irrémédiable.

La guerre d’Algérie à débuter durant cette période : en effet les Algériens n’ont plus confiance en la France. En effet si la paix semble rétablit, la déchirure entre algérien et français est irréparable. Suite à la répression les algériens rejoindront les partis nationalistes. En Algérie ont sait désormais que l’indépendance ne pourra s’acquérir que par une lutte armée. La décolonisation est un grand enjeu de l’après guerre ainsi pour les métropole conserver leurs colonies est primordial. La guerre d’Algérie éclatera en 1954 et durera jusqu’en 1962, année de l’indépendance algérienne.

Témoignage d’un algérien qui a vécu la répression :
Lahcene Bekhouche
« - Ils [les soldats français] nous ont emmenés sur le pont, ils nous ont attachés avec du fi de fer barbelé, le fil était tellement serré que le sang giclait, les traces sont toujours là [il montre ses chevilles où apparaissent les marques], c’était de la barbarie. Une fois qu’on a tous été attachés, l’un des gendarmes a dit à son collègue : « - Celui là, on le jette ? », l’autre a répondu – « oui ! ».
Alors, il en a jeté un par-dessus le pont. Il est passé à celui d’après en posant la même question : « on le jette ? – oui !! »
Il a fait un clin d’œil et la jeter par-dessus bord en le poussant avec son pied.
Puis mon tour est arrivé, aujourd’hui je ne comprends toujours pas pourquoi le lieutenant a eu pitié de moi. J’étais jeune à cette époque. Il a dit :
« Non non, le petit là, laissez le tranquille ! ». L’adjuvant a demandé à ce que l’on m’enlève les fils de fer barbelé. Il me les ont retirés et m’ont remis dans la camionnette. »

Ce témoignage atteste de l’horreur de la répression et de la faiblesse du « jugement » qui ne tient que d’un homme et de son humeur. Les Algériens resteront marqués à vie par ces épisodes de l’après guerre qui devaient être joyeux et qui ont tourné au drame.


http://www.toutlemaghreb.com/forums_/Coups_de_plumes/le_contraste_historique_du_8_mai_1945_sur_les_deux_rives_.php

Cette photo à été prise lors des manifestations, le 8 mai 1945, à Sétif. Sur ce cliché ont peut clairement apercevoir le « nouveau » drapeau Algérien crée spécialement pour cette occasion. Sur cette imagine on peur voir que les gens sont heureux de la victoire de la France contre le nazisme, même qu’en même temps la lutte pour l’indépendance est primordiale. Les manifestations étaient, à la base, calmes et pacifistes. L’émeute à Sétif a, en effet, commencé car un porte drapeau algérien avait refusé de baisser son drapeau alors que des officiers français le lui ordonnaient, les policiers lui ont donc tiré dessus ce qui à provoquer l’indignation des manifestants, pour la suite que l’on connaît.

1 commentaire:

E.AUGRIS a dit…

"Les grandes thématiques autour du 8 mai ressortent assez clairement : début ou non de la guerre d’Algérie – problème des chiffres annoncées ( en Algérie on parle de 45000 morts du côté algérien) et donc de cette propagande chiffrée – la répression et des motivations du 8 mai qui restent néanmoins à clarifier…Volonté d’indépendance ? volonté d’obtenir des droits en associations avec la France ?
Bonne analyse de l’image et approche des sources intéressantes." SG
Travail intéressant et plutôt bien mené. Quelques maladresses : La torture n’est pas une sentence...
EA